Être parent une semaine sur deux

La garde alternée a doublé en dix ans. Récemment j’ai lu un article dans le Ouest-France sur le sujet dans lequel je me suis complétement retrouvée. Ici la garde alternée a été mise en place environ 1 an et demi après la séparation, au début nos fonctionnions en garde classique. Ça fait donc un peu plus de deux ans que les semaines paires j’ai les enfants du lundi après l’école jusqu’au lundi matin et tous les 15 jours durant les vacances d’été.

*Qu’est-ce que ça change d’être parent ‘par séquence’?

Même si l’on vit avec son enfant par intermittence, on reste bien le parent tout le temps. Le lien à l’enfant ne se construit pas différemment. Mais certains aménagements sont nécessaires: chaque parent apprend à cesser de croire qu’il est le seul à savoir et à faire ce qui est bien pour son enfant. Même si les parents sont séparés, ils devront d’entendre pour garder quelques repères communs car s’adapter continuellement à 2 modes de vie différents c’est trop demander à l’enfant.

*Est-ce que l’alternance fait grandir le parent?

Oui car elle le pousse s ‘interroger. Il est par exemple normal que l’enfant manque à un parent quand il est chez l’autre. Mais s’il ressent un réel vide il peut se questionner: pourquoi ai-je tant besoin de mon enfant pour me sentir vivant? C’est le cas des femmes qui ont construit leur identité sur la maternité et qui sont complétement désemparées quand l’enfant est absent. C’est le moment pour le parent de se construire sur sa vie, ses propres choix, ses activités et son épanouissement personnel.

*Quand ce n’est pas ‘sa semaine’, le parent doit-il s’effacer?

Il reste joignable, mais si l’enfant a besoin de l’appeler tous les soirs, il faut s’interroger.

Je n’appelle jamais les enfants quand ils sont chez leur papa et lui non plus quand ils sont avec moi. Bien sûr si les enfants demandent, ils nous appellent mais on veut que ça vienne d’eux, on a toujours eu cette coupure bien marquée ‘la semaine chez maman/la semaine chez papa’ et on n’intervient pas quand ce n’est pas notre semaine.  C’était surtout pour ne pas les perturber, pour ne pas les déranger et ne pas avoir de larmes ou de coups de cafard au moment de raccrocher.

Je me suis reconnue dans les divers témoignages de l’article, notamment dans celui d’un papa qui avait le sentiment de vivre que la moitié de la vie de ses enfants. C’est tout à fait ça, l’impression d’être que la moitié d’un parent et de louper 50% de leur petite vie. Un peu dur de l’accepter au début et puis c’est ainsi tu ne peux pas faire autrement alors il faut faire en sorte que cela se passe le mieux possible pour les enfants. Toi tu ravales tes larmes et tu fais semblant que tout va bien. L’autre difficulté de ce papa, c’était d’être le seul parent sans personne à qui passer le  relais. Et c’est ce point là qui me pèse le plus. Tout faire toute seule. Les levers, les petits dej’, les emmener à l’école, le centre de loisirs, les devoirs, les douches, les repas, les sorties, les enfants malades, le ménage, les courses, les activités extra-scolaires, gérer les conflits, les disputes, les jalousies… Être sollicitée (x3) tout le temps dans le quotidien, répétez encore et encore, essayer de se faire obéir, perdre toute crédibilité, être épuisée à la fin de la semaine. ‘Maman ci, Maman ça, Maman je peux, Maman il faut, Maman j’ai besoin, Mman j’ai fait cacaaaaaa’

‘J‘ai pas 4 bras je suis toute seule moi’... Alors cette phrase je leur ressers à toutes les sauces! Personne pour prendre le relais il faut compter que sur soi. Une grande maison avec trois enfants c’est vivant mais c’est épuisant aussi à entretenir seule, et pourquoi ne pas faire appel à une aide ménagère? J’y pense en ce moment car je suis crevée et je me dis que 2 heures par semaine quand ils sont là pourraient me soulager car avec le boulot, le sport et toute l’intendance pour gérer trois gamins et bien si tu viens dans la semaine à l’improviste quand ils sont là c’est un beau bordel! Clairement je m’en sors pas, ils ne rangent pas d’eux même, il faut que je leur dise, et vas-y que je me change dans le salon et que je laisse la moitié par terre, les fringues sales ne sont pas dans la panière non c’est dans les chambres et sous le lit c’est bien aussi sous le lit. Rincer son lavabo? Ah bon?!!?? C’est pas comme si je le répétais tous les jours.  Tu t’es lavée les mains Chouchoune? ‘Non‘ ça c’est pareil tous les matins et tous les soirs c’est lavage de mains et brossage de dents, elle a 9 ans la naine et c’est toujours pas un automatisme… ça me rend dingue!! Jeter son  mouchoir usagé? Quelle idée! Le laisser trainer dans la salle de bains c’est mieux, Maman le mettra dans la poubelle..

Je pense que je vais me transformer en super Nanny en affichant des règles et un planning parce que c’est réellement épuisant. Ils mettent la table, débarrassent leurs assiettes et couverts, remplissent le lave vaisselle mais le reste c’est moi qui fait. Je commence à leur faire passer l’aspirateur dans leurs chambres une fois par semaine mais je vais changer d’organisation car je vais péter un câble si je ne suis pas plus aidée. ‘Et heureusement que je ne les ais qu’une semaine sur deux’, ça aussi c’est une phrase que je me dis souvent!

 

 

 

 

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6 réflexions sur “Être parent une semaine sur deux

  1. Les Petites M dit :

    Merci pour cet article très intéressant! Je me dis souvent que si j’étais seule je n’y arriverais pas! qu’il faudrait que je sois plus sévère et mette plus de règles, …
    Vraiment bravo à toutes les mamans solos!
    Bises
    Marion

  2. sylvainne dit :

    tout le monde: seule ou en couple, on essaie de faire de notre mieux avec les moyens qu’on a et on en rigolera quand ils seront grands, en attendant je pense aussi que des règles doivent être mise chez moi et pour moi aussi car j’ai la fâcheuse habitude que quand je suis fatiguée je laisse tomber les règles

  3. Sweetdaddy dit :

    Ici l’alternance va commencer d’ici quelques semaines, le temps que madame trouve un appartement. Ce que j’appréhende ce n’est pas les semaines où j’aurai les enfants, je serai tellement au taquet que je pourrais gérer, c’est plutôt quand ils ne seront pas là qui me fait peur :/

  4. Nicolas dit :

    Merci pour ce post, Madame Maman.
    Papa ou maman solo c’est LA révolution sociétale, même pas de ce siècle, mais de l’humanité 😉 Et hop j’élargis un peu le champ d’études…. Mais je ne pense pas pousser le bouchon trop loin. Car je pense qu’on n’a pas encore bien pris la mesure de son ampleur, ses conséquences, pour les parents, comme pour les enfants, au quotidien ou non, dans les aspects matériels comme sentimentaux, psychologiques, affectifs,… surtout dans la société dans laquelle on vit.
    Bref, je compatis et partage, 😉 même si les miens sont ados et c’est là que j’ai une admiration sans bornes pour les parents solos de petits bous. Bon courage donc à vous et keep faith !

  5. Sonia dit :

    Je trouve que la garde alternée est aussi dure pour les enfants que pour les parents.. dur de changer de vie entre parent solo et libre de respecter un rythme et des horaires, et parents avec enfants où tout est + compliqué.. dur aussi de se faire respecter d’eux car souvent, chez l’autre parent, ça se passe différemment. Dur aussi la rentrée au collège où l’enfant est déjà perdu, et que nous parents séparés ne lui donnons pas les mêmes méthodes, ni les mêmes consignes. La maman très scolaire, le papa, pas du tout… Comment mon p’tit collégien va réussir à s’y retrouver dans tout ça….
    Et c’est là que je m’en veux encore de leur imposer cette vie de parents séparés…

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