‘Je rêve que mes parents se remettent ensemble’

C’est en rangeant la chambre de Chouchoune que j’ai trouvé une feuille avec cette phrase écrite dessus. Ça date du 6 décembre dernier, le jour de ses 8 ans. Elle n’était pas à la maison je n’ai donc pas pu lui en parler tout de suite, mais j’ai eu un petit pincement au cœur pour elle (coucou la culpabilité) car je pensais qu’elle avait compris, qu’elle avait tué cet espoir de revoir un jour ses deux parents réunis. 2 ans et demi quand même… en même temps je pense que c’est légitime, quel enfant de divorcés n’a pas imaginé ou bien espéré une seule fois voir ses parents se remettent ensemble, surtout quand ils s’entendent bien?

Quand elle est rentrée hier je lui ai demandé pourquoi elle avait écrit cela, elle m’a répondu ‘car je voulais écrire tous mes rêves‘ ‘mais tu sais que ce n’est pas possible, tu sais que papa et moi on a chacun notre vie, et jamais on ne se remettra ensemble, tu peux l’écrire mais jamais ça ne se produira!‘ elle m’a répondu un petit ‘oui‘ d’un ton gêné en m’enlevant la feuille des mains pour la poser un peu plus loin.

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Maman à mi-temps

En janvier prochain nous allons changer de mode de garde pour les enfants, ce sera une semaine chez Maman, une autre chez Papa. Elle aura mis 18 mois à se mettre en place cette garde alternée car le Boubou n’avait qu’1 an au moment de la séparation, et il était inconcevable pour moi de me séparer de lui (et des 2 autres aussi d’ailleurs!) pendant une semaine entière. Et à 1 an, est ce vraiment une bonne chose de faire des allers retours entre la maison de Maman et celle de Papa? Je ne pense pas.

Roloulou a manifesté assez tôt son envie de passer autant de temps avec son papa qu’avec moi, et il est ravi que nous mettions en place la garde alternée. Chouchoune, a un peu de mal avec les séparations et ce sera sans doute elle la plus perturbée au début, mais je ne doute pas qu’elle s’y fera très vite. Quant au Boubou lui, il va devoir assimiler ce changement, et un  second: l’école. J’espère que ça ira pour lui.


Garde partagée

Janvier c’est demain. Et en ce moment j’y pense beaucoup… Je réalise que je ne serai plus qu’une Maman à mi-temps. Comme amputée de mon rôle. Est ce qu’on s’habitue à être une Maman à 50%?Je ne serai pas là pour eux comme je le voudrais. Pour l’école, les repas, les câlins, le dernier bisous du soir, les rires, les disputes, pour les réconforter, pour les regarder… N’assister qu’à la moitié de leur petite vie, ne pas être présente pour les progrès, les évolutions, les moments clés c’est dur pour mon petit cœur de Maman.

Je me pose plein de questions sur moi, sur eux… Est-ce que ce mode de garde conviendra à tout le monde? Seront-ils équilibrés?  Les élever à mi-temps est pour moi un vrai cas de conscience… J’espère qu’ils seront bien.

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Se séparer pour mieux les retrouver

Une semaine sur deux, les enfants vont chez leur papa du mardi soir au jeudi matin, puis du vendredi soir au lundi matin. Une organisation qui a été rapidement mise en place après la séparation et qui nous convient parfaitement pour l’instant. Je me souviens au début quand je les voyais partir en voiture, on se faisait un dernier coucou à travers les vitres, puis je franchissais la porte, les larmes aux yeux devant cette maison vide de toute vie…. ‘Je vais faire quoi sans eux?‘.  Et au fil du temps j’ai appris à organiser ces moments sans mes enfants. A booker sur mon agenda mes sorties les mardis et mercredis soir, les week-end également, des moments à moi, rien qu’à moi.

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Cet été pour la première fois nous nous sommes séparés pendant 2 semaines, 2 fois. Puis mi août je les ai eus 3 semaines de suite, chose qui n’était jamais arrivée depuis la séparation. 24h sur 24, aucun moment de répit, personne pour prendre le relai. Et j’ai bien ressenti que 3 semaines avec moi, 3 semaines sans leur papa, c’était long pour tout le monde. Moi la première je crois, ils m’ont achevée, ils n’ont rien écouté, n’ont pas obéi, je me suis fâchée, j’ai  crié je ne sais combien de fois! Je me suis imaginée supplier le centre de loisirs pour y mettre les deux plus grands, je n’avais même pas envie de faire d’effort pour leur faire plaisir tellement j’étais lassée, fatiguée, vidée et à bout de gérer ce quotidien seule avec eux… Ils ont bien senti que j’étais vulnérable et ils en ont bien profité je crois! Je me suis même demandée si je ne frôlais pas le burn out maternel, j’ai dit un soir au Boubou que j’avais besoin d’aller en maison de repos! Peuchère le pauvre pourquoi j’ai dit ça??!!?? Comme si il se rendait compte! Je suis une mère en carton des fois.

Oui j’ai compté les jours avant qu’ils repartent chez leur papa. Oui j’avais hâte qu’ils s’en aillent. Oui je n’attendais qu’une chose c’était d’être seule. Oui j’ai poussé un ouf de soulagement quand je les ai vus partir en voiture. Oui je culpabilise…

Mais  je sais maintenant qu’on a besoin de se séparer pour mieux se retrouver, pour apprécier davantage notre quotidien tous les quatre et pour qu’ils retrouvent une Maman plus calme, plus sereine, plus détendue et plus à l’écoute.

 

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16 jours…

Sans les regarder

Sans les toucher

Sans les sentir

Sans entendre ‘Maman’

16 jours  sans les câliner

Sans les embrasser

Sans les entendre rire, se chamailler, se détester

Sans le dernier bisou du soir

16 jours sans me glisser dans leur lit pour les réveiller le matin

Nains

Mais 16 jours  pour profiter du calme, pour sortir, pour voir les copines, pour vadrouiller ici et là, pour faire la fête…

16 jours à ne penser qu’à moi. (Faut bien tirer un peu de positif de tout ça non ? !! )

 

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‘Maman, ton amoureux ça sera notre nouveau papa?’

Je savais bien qu’un jour ou l’autre je devrais répondre à ce genre d’interrogation de la part des nains. J’avais même pensé à acheter des livres sur le sujet pour me préparer, et puis non en fait je me suis dit que ce serait free style, au feeling, le jour où les questions arriveraient. Et un soir où nous étions à table, Roloulou m’ a sorti:

‘Maman, ton amoureux ça sera notre nouveau papa?’

(Euuuhhh, baaah, euuff piooouuuu) Je lui ai donc répondu que non, qu’un papa on en avait qu’un et que l’amoureux de Maman  sera un beau-père.

‘Oui mais il viendra dans la maison, on le verra beaucoup plus que papa, il nous emmènera à l’école…’

‘Oui mon cœur, tu le verras  plus que papa certes,  il partagera beaucoup de choses avec toi mais ce ne sera pas ton papa, jamais,  un papa tu en as qu’un et tu sais très bien qui est le tien’.

 

La Femme mie

 

J’ai répondu comme j’ai pu, sur l’instant je n’ai pas creusé plus, j’aurais peut- être dû je ne sais pas…Je n’ai plus eu d’autres questions de ce genre de sa part, juste des petites remarques, des attitudes, comme par exemple  il y a un mois environ,  il m’a dit : ‘
‘Ce serait bien que le Président il interdise que les parents se séparent comme ça les enfants seraient pas malheureux’.

(Prends ça dans les dents…) Là ça fait mal… ‘Malheureux’… mon fils à ce moment là était malheureux, à cause de la situation, à cause de tous ces changements que ça implique, malheureux à cause de nous, ses parents… A part positiver la chose je n’ai pas pu faire grand chose d’autre que de le serrer fort dans mes bras…

Puis un soir après le rituel du coucher, il s’est mis à chercher des doudous. Il en a pris un, l’a posé à sa gauche, en a pris un autre pour le poser à sa droite et m’a dit ‘Comme ça j’aurais papa et maman avec moi’…

 Ça cogite dans sa petite tête même si il n’en parle pas souvent…

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Je n’ai pas demandé…

Je n’ai pas demandé à assumer seule le quotidien et l’éducation de 3 enfants.

Je n’ai pas demandé à ce que BB3 n’ait aucun souvenir de ses parents ensemble.

Je n’ai pas demandé à les voir pleurer car leur papa est parti.

Je n’ai pas demandé à rater le câlin et le bisous du soir.

Je n’ai pas demandé à ne pas pouvoir passer le relai pour souffler.

J’ai pas demandé à retrouver ma maison sans rires, sans cris, sans chamailleries, sans vie.

Je n’ai pas demandé à voir Roloulou fermer les yeux devant la pub de Disneyland car ‘ça lui rappelle trop qu’on est séparés’.

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Je n’ai pas demandé à arrêter l’allaitement de BB3.

Je n’ai pas demandé à être privée de voir leurs yeux briller le matin de Noël.

Je n’ai pas demandé à regarder le calendrier pour connaitre le week-end où ils seront avec moi.

Je n’ai pas demandé  à être séparée de mes enfants.

Je n’ai pas demandé à envisager des consultations  pédo-psy pour qu’ils vivent au mieux cette brisure de cocon familial. (Parce qu’en apparence ils s’adaptent, mais dans leur tête qu’en est -il?).

Je n’ai pas demandé à me retrouver seule dans cette grande maison à la campagne à me demander ce qu’il pourrait nous arriver.

Je n’ai pas demandé à ressentir un manque terrible et l’impression d’être amputée quand ils sont absents

Je n’ai pas demandé à être sans mots, impuissante face à leurs questions, à leurs doutes.

Je n’ai pas demandé à assumer  un choix qui n’est pas le mien.

Les enfants non plus n’ont rien demandé.

 

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