‘Le jeu de la tomate rouge est arrivé à l’école…’

C’est la phrase que Chéri a prononcé lundi dernier quand il a récupéré les nains à l’école.  Mon sang s’est glacé. Si il y a bien une chose qui me terrifie quand les enfants sont à l’école c’est qu’ils  soient influencés et qu’ils essaient ces jeux d’évanouissement et de strangulation. J’en avais déjà parlé ici d’ailleurs.

C’est  un petit garçon de la classe de Chouquette (Grande Section)  qui a fait la démonstration du jeu de la tomate (prendre une grande inspiration , gonfler les joues et attendre de devenir rouge écarlate) à ses parents  pendant les vacances de la Toussaint. Le papa a alerté la maitresse lundi matin et plusieurs parents ont été informés. En questionnant Chouquette elle m’a dit qu’elle connaissait ce jeu et qu’une de ses petits copines y jouait dans la cour. En  grande section, à 5 ans….

J’ai de nouveau réexpliquer aux nains qu’ils ne devaient pas jouer à ces jeux dangereux, qu’ils pouvaient restés handicapés ou même mourir, que des enfants étaient déjà morts d’avoir ‘joué’ à ça.  Que personne n’avait le droit de leur imposer ceci et qu’il fallait dire non, même si ils étaient menacés de se retrouver tout seul à la récréation. Si ils voyaient un enfant le faire, il fallait immédiatement alerter un adulte.

Le lendemain, j’ai assisté à une conférence intitulée ‘Mieux comprendre les jeux dangereux pour mieux les prévenir’.  Animée par une Déléguée régionale de l’APEAS (Association de Parents d’Enfants Accidentés par Strangulation), cette  rencontre  avait pour but de sensibiliser les parents aux pratiques des jeux dangereux. Près de 30 personnes étaient présentes dans la salle, j’aurais aimé que les parents se sentent un peu plus concernés ainsi que le corps enseignant. Pas de maîtresse, pas de directeur d’établissement…ni même la personne chargée de l’enfance de la commune…


Depuis le début de l’année 2012, 12 décès connus ont été recensés, j’insiste sur le mot ‘connus’ car bien souvent on conclut à un suicide de l’enfant. Ces pratiques ne sont pas nouvelles, ça fait des dizaines d’années qu’elles existent dans les cours de récréation, et n’importe quel enfant peut être touché. Qu’il soit initié sous la pression d’un groupe (cap’ ou pas cap’?), influencé par une lecture ou un film ou intrigué par une découverte en solitaire.

Le silence développe le fantasme, et cautionne l’attirance. Il faut bien expliquer à nos enfants les risques encourus, mettre des mots  sur des interrogations, en parler. En parler sans jamais énoncer ce que ça fait lorsque l’on a la respiration coupée pendant un moment (j’ai appris pendant cette conférence que l’on pouvait voir des formes de couleurs, des carrés, des ronds que l’on voyait du bleu…). Ne jamais dire ça aux enfants, mais leur énoncer qu’ils risquent leur vie, que ce n’est pas comme dans les jeux vidéos, on ne revit pas après avoir appuyé sur un bouton. Le risque aussi c’est de ‘jouer’ à ces jeux évanouissement seul dans sa chambre, ou personne ne pourra intervenir si il y a un arrêt cardiaque par exemple. Un dvd de 12 minutes a été projeté, où l’on a pu voir des témoignages de parents dont les enfants étaient décédés à cause du jeu du foulard, de la tomate, du rêve bleu, ou du baiser du dragon. Poignant.

A la fin de la conférence, on pouvait récupérer des documents sur la respiration, très bien expliqués pour en parler avec nos enfants. J’ai informé une des mamans présentes que le jeu de la tomate se pratiquait par des enfants dans la classe de nos filles. Elle l’ ignorait totalement et a pris une affiche sur la respiration pour la donner à la maitresse, afin qu’elle puisse  également glisser quelques mots sur les jeux dangereux à la classe.

Je vous invite à aller sur le site jeudufoulard.com, à informer vos enfants, à en parler aux instituteurs , aux encadrants du centre de loisirs, à ceux des activités extra scolaires, au personnel médical. Face à ce drame, les adultes responsables ont une seule arme efficace: la prévention.

 

Rendez-vous sur Hellocoton !

S’étrangler n’est pas un jeu

A mon époque dans les cours de récréation on jouait aux billes, à cache cache et à l’élastique…Depuis quelques années on voit malheureusement des faits divers tragiques (16 ou 17 décès, en moyenne par an, d’enfants depuis 2000) suite à des jeux de strangulation (jeu du foulard, de la tomate) que les victimes ont vu le plus souvent dans la cour de récré. Selon une enquête de l’Ipsos réalisée pour l’Association de parents d’enfants accidentés par strangulation (Apeas) ,  1 enfant sur 10 s’est déjà livré à ce type de jeu qui consiste à retenir sa respiration le plus longtemps possible. ‘La quasi-totalité de ceux qui ont joué à ces jeux l’ont fait avec des copains (91 %), souvent plus âgés, et à l’école (86 %), surtout dans la cour de récréation. La majorité des enfants qui y jouent ignorent les risques : 51 % n’ont pas le sentiment qu’ils risquent de mourir, 63 % qu’ils risquent d’abîmer leur cerveau, 73 % d’avoir des convulsions et 75 % de rester handicapé. Seule la conscience de pouvoir s’évanouir (60 %) ou de ne plus pouvoir reprendre leur souffle (59 %) leur vient à l’esprit, mais c’est peut-être aussi ce qu’ils recherchent.’

Les nains ont été briefés depuis tout petits sur le fait qu’on ne met rien autour de son cou, ni celui des autres. D’ailleurs ici je planque tout : ceinture, corde à sauter, foulards, on ne sait pas ce qui peut leur passer par la tête surtout quand ils jouent tous les deux! A la maison je peux surveiller , mais à l’école je n’en n’ai pas les moyens! Après avoir lu la brochure  de prévention destinée aux parents, qui se trouve ici, j’ai abordé cette question sur les jeux dangereux avec Chouquette et Roloulou. Je les ai questionné pour savoir si ils en avaient déjà entendu parlé . Réponse négative. Je leur ai donc expliqué que certains enfants jouaient à des jeux dangereux avec un foulard par exemple. Ils le mettaient autour de leur cou, et en le serrant ils devenaient tout rouge, pouvaient tomber dans les pommes et même  mourir. Je leur ai dit que si des enfants essayaient de faire ça sur eux à la récré, ou devant eux il fallait ne jamais le faire et le dire vite à la maîtresse.

‘Cette enquête confirme la nécessité d’une prévention précoce, au niveau du primaire, souligne l’association. Pour Catherine Vince (Apeas), qui a perdu son fils en 2005, ‘il faudrait que ce soit dans le programme sciences de CE2-CM1-CM2 afin d’en parler lors des cours sur le fonctionnement du corps, quand on aborde la respiration, le cerveau le cœur’.

 C’est à nous les parents d’être vigilants et d’en parler avec nos enfants mais c’est aussi aux enseignants, aux éducateurs sportifs, et à toutes les personnes qui sont en contact avec nos enfants de faire de la prévention sur les jeux dangereux.

Rendez-vous sur Hellocoton !