[Portrait de Maman] Lina

Aujourd’hui je vous présente Lina, qui a adopté sa fille de 3 mois,  au Vietnam.


Femin’elles: Pour quelles raisons vous êtes vous tourné vers l’adoption?

Lina:  J’ai 2 cousines adoptées et ça a toujours fait partie de mes projets pour devenir mère au même titre que des enfants biologiques.
Il s’avère que mon mari a lui aussi 1 cousin et 1 cousine adoptés et qu’il avait la même conception que moi.

Nous avons été en essai pendant 18 mois dont 1 an de PMA (Procréation Médicale Assistée) environ.

On nous orientait vers une IAC ( Insémination artificielle avec sperme du conjoint) mais nous n’avons pas du tout aimé le milieu médical, totalement froid et impersonnel pour nous. Nous avons donc abandonné la PMA pour faire notre demande d’agrément.

Je n’ai jamais eu le besoin viscéral de porter un enfant dans mon ventre et de lui transmettre mes gènes pour me sentir mère. Idem pour mon mari, le deuil de l’enfant bio n’a donc pas été un souci pour moi.


Femin’elles: Vous aviez des critères particuliers (pays, âge, sexe etc)  pour votre enfant?

Lina: Nous avions un critère d’âge. Étant un couple jeunes (28 et 29 ans au moment de la demande d’agrément) nous souhaitions un enfant le plus jeune possible.
Choisir un pays est un luxe qu’on ne peut plus se permettre dans le paysage de l’adoption actuel. On est déjà bien contents d’être acceptés par un OAA (Organisme Autorisé pour l’Adoption).

Le Vietnam était malgré tout notre pays de coeur. Nous avons été acceptés par 2 OAA. L’un pour le Vietnam, l’autre pour la RDC et comme nous souhaitions une adoption plénière (ce qui n’est pas possible au Congo) et parce que le Vietnam était notre pays de cœur, c’est vers lui que nous nous sommes tournés.

Pour le sexe, n’ayant pas encore d’enfant, nous n’avions pas de préférence.


Femin’elles: Avez vous rencontré des difficultés dans votre parcours pour adopter votre fille? Si  oui, lesquelles?

Lina: L’adoption est de toute façon un parcours parsemé de difficultés. C’est un peu comme des montagnes russes.
Tout d’abord, pendant l’agrément, notre Assistante Sociale a démissionné donc nous avons du rencontrer une autre AS qui, ne connaissant pas notre dossier, a voulu nous rencontré une fois de plus qu’il était prévu. Ce qui fait que le passage en commission a été retardé de 3 mois.

Ensuite, c’est la chef de service de la cellule adoption qui a été mutée donc il n’y avait personne pour signer notre agrément donc on a attendu 6 semaines pour recevoir tous les documents.

Ensuite il y a la recherche d’OAA qui est difficile puisqu’ils ont très peu de places pour des milliers de couples souhaitant adopter.

Pour finir il y a la difficulté de l’attente qui est bien entendu plus difficile une fois qu’on a eu l’attribution car on sait que son enfant grandit loin de soi, l’OAA ne peut pas nous donner de ses nouvelles, etc…


Femin’elles: Comment a réagi vos familles, votre entourage sur cette envie d’adopter?

Lina: Très bien puisque l’adoption fait partie de notre histoire familiale. Enora était très attendue.


Femin’elles: Combien de temps s’est écoulé entre le moment où vous avez envisagez l’adoption et le moment où vous avez pu voir Enora pour la 1ère fois?

Lina: Nous avons fait notre demande d’agrément en aout 2007 et avons rencontré notre fille en décembre 2010.


Femin’elles: Quelle a été la réaction d’Enora et comment se sont passées ses 1eres heures? ses 1eres semaines avec vous?

Lina: Cela s’est tout de suite bien passé. C’est un bébé très souriant et sociable. Elle s’est laissé caressée, touchée sans problème. Elle a tout de suite été très attentive à ce que nous faisons et lui disons. Elle est très tactile et a appris à nous connaitre en nous touchant, voire nous goutant.
Au début, son sommeil était agité car c’est énormément de bouleversements pour un bébé donc nous l’avons sécurisé un maximum et peu à peu, ça s’est amélioré.


Femin’elles: A votre retour en France, l’adaptation n’a pas été trop difficile pour elle?

Lina: Nous ne sommes rentrés que depuis 1 mois mais ça se passe assez bien. Nous lui parlons beaucoup pour lui expliquer les choses. Nous prenons du temps tous les 3 pour la sécuriser et qu’elle nous reconnaisse en tant que maman et papa , termes encore abstraits pour elle qui n’a connu que les nounous en orphelinat, car même si elle est souriante, il faut créer un lien sécure, nous évitons qu’elle ne voit trop de monde, pendant un certains temps, un mois environ, nous ne la laissons porter, nourrir ou soigner par personne d’autre que nous deux, nous avions prévenu notre entourage au début qu’ils ne débarquent pas tous chez nous pour éviter de la perturber, nous la présenterons dans quelques temps de façon plus élargie au fur et à mesure, nous lui donnons des repères avec des horaires précis, des petits rituels pour le dodo ou la sieste, je la porte en porte bébé pour créer un maximum le lien, elle adore ça.

Femin’elles: A quel moment pensez-vous raconter son histoire à Enora?

Lina: avons déjà parlé de son histoire à notre fille. Il me semble primordial de verbaliser les choses dès le début avec un vocabulaire approprié à l’âge de l’enfant et non pas attendre qu’il ait atteint tel âge pour lui en parler. Son histoire lui appartient et en parler librement lui montre que ce n’est pas un tabou. Quand elle aura passé un autre cap de son éveil, nous lui en parlerons avec d’autres mots puis un  jour, ce sera elle qui posera les questions.

Femin’elles: Envisagez-vous d’adopter une seconde fois?

Lina: Tout à fait. Pour le 2ème, nous émettrons sûrement une préférence pour un garçon histoire d’avoir une fille et un garçon. Nous aimerions toujours le Vietnam mais nous ne restons pas bloqués là dessus. Nous irons où le destin nous mène.




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